Témoignage #19
Mon père a commencé à me faire du mal à mes 7 ans.
La toute première fois a commencé par une fellation.
Puis quelques semaines après, il m’a frappé plusieurs fois au visage et il m’a brulé avec l’eau bouillante de la douche parce que j’avais fait tomber un verre.
Puis, il m’a brûlé la main sur la plaque de cuisson, et il m’a enfermé dans le grenier pendant une journée entière.
Des attouchements puis un véritable viol avec pénétration vaginale à mes 10 ans.
Puis je suis réellement entré dans le véritable enfer, je me faisais violer presque toutes les semaines, même tous les jours.
Je recevais également des coups de ceinture, des coups de poings, des coups de pieds dans le ventre, des coups de poêle, des douches glacées, il me frappait la tête sur les coins de table, le sol ou dans les murs. Il m’étranglait et il me frottait avec une éponge en inox, j’en ai eu la peau arrachée.
Puis des viols dans le grenier où il me violait 20 minutes, puis 10 minutes de pause et il reprenait 20 minutes et ça durait comme ça pendant une journée entière.
Il a commencé à expérimenter le bondage sur moi à mes 15 ans. Je me suis donc retrouvée dans différentes positions attaché et bâillonné.
Il m’a même violé chez ma grand-mère et dans la forêt contre un arbre, j’en ai eu la peau arrachée et beaucoup de blessures à cause de l’écorce.
À mes 14 ans, il a dit une phrase qui m’a énormément marqué pendant qu’il me violait.
« Tu es tellement serré que je ne m’en lasserais jamais ». Ça m’a littéralement traumatisé.
A mes 16 ans, il me faisait monter sur la balance tous les dimanches et si je grossissais, il me frappait jusqu’à l’inconscience et il me violait en me faisant le plus de mal possible.
Si je maigrissais, il me donnait juste une tape dans le dos et il me laissait tranquille jusqu’à que je sois obligé de satisfaire ses besoins.
Je suis tombé dans l’anorexie à cause de ça. J’avais peur de grossir et de subir les violences, alors je faisais tout pour maigrir.
Il m’a déjà enfermé dans le grenier, les mains attachées sur la poutre au-dessus de moi. J’étais donc sur les genoux, juste avec les sous vêtement en plein hiver et il m’a laissé là plusieurs heures. J’avais horriblement mal, il est revenu avec un seau d’eau glacé, il me l’a balancé dessus et il m’a également pissé dessus.
Un jour, je me suis énormément rebellé, il a eu peur alors il m’a mît un collier électrique autour du cou et je devais le sucer, le toucher et l’embrasser de ma propre initiative sinon je me prenais des décharges. Je n’ai plus jamais osé me rebeller après ça.
Il m’a attaché un autre jour à la poutre en position accroupi, et j’avais sous mes genoux une planche de carton avec des clous.
Il attendait en face de moi avec une bière que je faiblisse et tombe sur les clous. Je tenais assez bien alors il s’est levé et il a appuyé sur mes genoux, évidement les clous m’ont transpercés les genoux.
Un autre jour il m’a suspendu en l’air, avec une plancha sous mes pieds. Il m’a un peu abaissé pour que je sois obligé de plier les jambes sinon j’allais me brûler les pieds. Je suis resté comme ça longtemps, jusqu’à que je finisse par ne plus avoir de force et que mes pieds finissent par entrer en contact avec la plancha. Mon père a fini par me détacher par pitié après avoir souffert le martyre pendant 5 minutes.
Il m’a demandé pardon et il me caressait les cheveux en pleurant.
Je l’ai encore plus haï ce jour-là.
À mes 18 ans, il a demandé à me mettre sous tutelle.
Evidemment la juge a tranché pour lui. Mais heureusement ma tutrice était une femme d’une association et non mon père. Il voulait encore plus me contrôler avec l’argent.
Son excuse : « je ne vois pas ton compte en banque, je ne sais pas ce que tu fais avec ton argent ». 6 mois après la mise en tutelle, j’ai réussi à enlever cette mesure grâce à une avocate.
Mon père m’a frappé pendant au moins 30 minutes tellement il était en colère.
Quand mon père me frappait trop fort, il m’emmenait chez un médecin généraliste.
D’après ce que j’ai compris, ce médecin devait une dette à mon père.
Donc il me soignait, il protégeait mon père si jamais quelqu’un posait des questions sur mes blessures (ce qui n’est jamais arrivé) et il me renvoyait chez moi en assez bon état pour me refaire frapper.
Une fois je l’ai supplié de me sauver, il m’a juste redonné à mon père en lui rapportant ma demande.
Mon père s’est déchaîné sur moi ce soir-là.
Cette mascarade a duré jusqu’à mes 15 ans, où il m’a vu en très mauvais état.
Le docteur a littéralement pêté les plombs, il a hurlé à mon père qu’il allait finir par me tuer, qu’il ne voulait pas être complice de tout ça, qu’il en a assez fait pour rembourser sa dette et qu’il arrêtait.
Même pas une semaine après, il avait déménagé et je n’en ai plus jamais entendu parler.
J’avais beaucoup de problème de santé, j’étais à moitié sourd, j’étais myope, j’avais une scoliose, j’avais les pieds de travers, j’avais une locomotion pas terrible, des dents de travers, des bleus, des marques, des bosses, … et personne n’a jamais posé de question.
J’étais seul dans ma souffrance.
J’ai déjà essayé de demander de l’aide avec une tentative de suicide et avec la scarification mais personne n’a répondu à mes appels.
Ma mère ne m’a jamais protégé, elle m’a même frappé 5 ou 6 fois dans ma vie. Elle me donnait des claques derrière la tête plusieurs fois.
J’ai reçu une fois le coin de la table dans les dents tellement elle me frappait fort.
Elle m’a même envoyé au collège avec 39,5 degré parce que pour elle, je n’allais pas en mourir.
Elle me criait dessus quand j’étais petite parce que j’étais nulle à l’école alors que j’étais à moitié sourde.
Elle m’a même obligé à écrire 1000 fois « je ne dois pas mentir » parce qu’elle croyait que je ne m’étais pas lavé les cheveux et que j’avais menti alors que je ne savais pas comment faire parce qu’elle ne m’a jamais expliqué.
Je n’ai reçu aucun geste d’amour, aucun câlin, je n’ai reçu que coups et insultes.
Mon père me rabaissait souvent, m’insultait et m’humiliait.
Un jour, il m’a ordonné de dire que j’aimais être touché pendant qu’il me violait.
J’ai dit non, que je n’aimais pas ça et que c’était un connard. Il m’a obligé à lui faire une fellation et avant d’éjaculer dans ma bouche, il s’est retiré et il l’a fait sur mon visage.
Il m’a pris par les cheveux et il m’a obligé à me regarder dans le miroir. Et là, il m’a demandé si je ressemblais à une gentille fille, à une fille bien, pure et vierge.
Je me suis haï à ce moment-là.
Il me disait souvent que j’étais une pute, que j’étais moche, un monstre, et une anormale.
De plus ma mère en rajoutait une couche en disant que j’étais folle, inutile et une erreur.
Un soir, mon père a reçu un coup de fil pendant qu’on attendait dans une file d’attente pour un spectacle. Quand il a raccroché il m’a dit « Ton grand père est mort ».
Je suis parti 5 minutes pleurer, il me l’a vraiment dit comme ça, sans préparation, en public.
J’ai appris à ce moment-là, à refouler mes émotions. Je n’ai plus jamais pleuré.
Mes parents m’ont envoyé plusieurs fois en hôpital psychiatrique parce que pour eux, j’étais folle.
On m’a bourré de médicaments, on m’a enfermé contre mon gré.
On m’a même forcé à aller dans un lycée où je me faisais harceler, parce que pour eux, ça me forgerait le caractère parce que j’étais une petite nature et une faible.
Mon père m’a également prostitué de mes 16 ans jusqu’à mes 18 ans.
Il le faisait 2 fois par mois.
Il m’emmenait là-bas pendant la nuit et j’avais toujours les yeux bandés.
Je n’ai jamais su où c’était ni avec qui. En général il y avait soit un homme soit deux.
Et ils se mettaient tous sur moi, mon père également.
On m’appelait la pute aux trois trous, ils me frappaient si je ne faisais pas ce qu’ils voulaient, ils m’insultaient, et m’humiliaient.
Puis quand c’était finit, les hommes payaient mon père 50€ chacun et il me ramenait ensuite à la maison.
Il me lavait à l’eau bouillante et il me frottait avec une éponge en inox.
Et je partais directement au lycée parce que ça durait toute la nuit.
J’ai un demi grand frère, la réussite de la famille, le prodige, l’homme parfait. Ma mère a quitté son premier mari et donc le père de mon demi-frère parce qu’il était violent et qu’elle avait peur pour mon frère.
Alors Pourquoi elle ne l’a pas fait avec moi ? J’étais battue, pourquoi elle ne m’a pas protégé comme elle l’a fait avec mon frère ?
Je déteste ma mère, je déteste mon frère, je déteste mon père, je déteste le monde, et je me déteste aussi.
Mon père m’a battu et violé jusqu’à mes 19 ans. Ça fait 2 ans que tout s’est arrêté mais je n’arrive à rien.
Je ne travaille pas, je n’ai jamais eu de petit ami parce que dès que j’embrassais, j’avais envie de vomir. Je n’ai pas non plus d’ami parce que quand j’ai dit à ma meilleure amie que je me faisais violer, elle m’a traité d’hystérique, de menteuse et de folle.
Je suis un déchet de la société et une honte. Mais bon je n’y peux rien.
Je pense à porter plainte, mais en ayant peur, aucune preuve et pas la force mentale pour ça, je ne suis pas sûr.
Je prends mon temps, je commence à prendre soin de moi pour retrouver la force pour me battre, je regroupe petit à petit des preuves (photos, etc.), et je prends le temps de me reconstruire.
J’ai 30 ans de prescription après tout, j’ai largement le temps de porter plainte.