A propos

Suite au colloque organisé par l’Université des femmes sur l’inceste en 2017, un groupe de travail s’est mis en place pour politiser ce sujet. En est sorti un cahier de recommandations disponible sur le site de l’Université des femmes.

Au cours de ce travail de politisation, nous avons pris conscience du nombre important de victimes/survivant-e-s concerné-e-s. Nous est venue l’idée de récolter et diffuser des témoignages dans la lignée du mouvement #metoo.

Un groupe s’est formé autour de ce projet, reprenant des militantes, des survivantes de l’inceste et des expertes de différentes associations (SOS Inceste Belgique, l’Université des femmes, Femmes de Droit – Droit des femmes).

Description du projet

L’inceste est un sujet tabou. Grâce au travail de politisation, la société civile et politique commence à prendre conscience de l’ampleur du fléau. Cependant, il reste encore fort ancré dans nos croyances que cela « n’arrive qu’aux autres » mais aussi que l’inceste ne prend que certaines formes.

Or, l’inceste est pluriel. Il s’inscrit dans le continuum des violences patriarcales et se présente dans tout milieu social, dans toutes les couches de la population.

Oser parler…

Plus des victimes/survivant-e-s osent parler de leur vécu, plus d’autres se sentent légitimes de parler du leur. En effet, non seulement le sujet est tabou mais la culpabilité et la responsabilisation (erronée) des victimes/survivant-e-s sont puissantes.

Nous proposons donc aux victimes/survivant-e-s un espace sécurisé de paroles. Elles pourront partager leurs témoignages, entièrement anonymisés et se libérer d’un poids. Par la même occasion, leur témoignage sera une clé supplémentaires à offrir à celles qui n’osent pas encore s’exprimer. 

On pourrait penser que, comme le mouvement #metoo, il suffirait que les victimes s’expriment sur les réseaux sociaux avec le hashtag adéquat. Mais l’inceste est bien trop spécifique pour se contenter de cette forme.

Difficultés

De nombreuses victimes/survivant-e-s souffrent de mémoire et/ou d’amnésie traumatiques. Elles ont besoin d’être protégées face à la violence qui peut déferler sur les réseaux sociaux. En outre, de nombreuses victimes/survivant-e-s se voient accusées à tort de mensonge et donc de diffamation, ce qui les maintient encore plus dans le silence. De fait, les délais de prescription étaient tels que de nombreux dossiers étaient/sont prescrits avant même que les victimes puissent parler de ces violences. Même si actuellement, il n’y a plus de délai de prescription pour ce genre de faits, cela ne vaut que pour les dossiers qui n’étaient pas encore prescrits au moment de la mise en application de la loi. Or, accuser quelqu’un-e d’inceste, surtout lorsque la prescription est écoulée, peut être considéré comme une forme de diffamation.

Témoigner sur Inceste Moi Aussi

Pour toutes ces raisons, il nous parait essentiel :

  • D’anonymiser l’ensemble des témoignages. Cela implique que ni les victimes/survivant-e-s ni les auteurs ne seront identifiés ou identifiables;
  • Modérer fermement les commentaires (violents et libidineux) sous toutes les publications sur le site internet et les réseaux sociaux pour offrir un espace le plus serein possible aux victimes/survivant-e-s.
Femmes de Droit - Droit des femmes, asbl
Université des femmes, asbl